En burnout, j’ai quitté il y a 8 mois la startup que j’avais créée. Depuis plus de 5 mois, je me suis lancé dans une démarche : parler du burnout en vidéo pour le faire mieux connaître et reconnaître. Je reviens sur ce parcours, les raisons qui m’ont convaincu de me lancer et sur la suite !
PS : l’image de couverture est illustrative (et date d’ailleurs d’il y a 3 mois), et ne représente en aucun cas mon état d’esprit actuel 🙂
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Le burnout est partout, mais reste largement méconnu
Souvent surnommé le « mal du siècle », le burnout est sur toutes les langues… Ce qui ne l’empêche pas, ironiquement, d’être extrêmement mal connu.
Il faut passer par un burnout pour comprendre l’état dans lequel celui-ci vous laisse. Pour comprendre que ça ne se réduit pas à une histoire de stress. Pour comprendre qu’on n’avait jamais été épuisé de sa vie avant cela (du moins jamais totalement). Pour remarquer le regard des autres, toujours prompt à juger face à une situation qu’il ne comprend pas, qu’il n’accepte pas. Pour comprendre que les petits mots de réconfort maladroits, même dits avec les meilleurs intentions du monde, peuvent être blessants. Pour comprendre que non, ça n’arrive pas qu’aux autres, et que personne n’est au-dessus du burnout.
En bref, il faut passer par un burnout pour comprendre ce qu’est le burnout.
Ne vous méprenez pas : je ne me plains pas. Je m’estime d’ailleurs extrêmement chanceux dans mon burnout ! Les proches qui, malgré eux, ont ouvert avant moi la voie du burnout m’ont permis de rapidement comprendre et accepter ce qui se passait, puis de remonter la pente assez rapidement. Je ne suis certes pas revenu à 100% de mes capacités, mais je suis aujourd’hui capable de faire énormément de choses, de développer de nouvelles activités, à travers mes blogs et des missions en indépendant.
Parler du burnout
Finalement, c’est là que se situe le vrai problème du burnout : sa méconnaissance ! C’est l’image fausse que l’on se fait du burnout qui pousse les victimes au déni pendant des mois, voire des années, et qui freine les différentes étapes d’acceptation indispensables au rétablissement.
J’ai donc décidé d’en parler, de contribuer à l’effort collectif en rejoignant la large communauté des personnes qui œuvrent pour faire mieux connaître et reconnaître le burnout. C’est en libérant la parole, en partageant nos histoires, nos expériences, notre vécu, que nous ferons progresser la connaissance de ce qu’est réellement le burnout… et que nous le ferons reculer !
Bien sûr, je me suis posé la question de l’image que cela me donnerait. Puisqu’on entend généralement peu parler du burnout, est-ce qu’il n’y aurait pas un risque de me voir coller l’étiquette de « celui qui a fait un burnout » ? Est-ce que cela pourrait me porter préjudice face à un employeur ou client potentiel ?
Parce que, oui, les personnes ayant fait un burnout ont une mauvaise image ! Elles sont souvent perçues comme n’ayant pas envie de travailler, étant trop faibles, s’écoutant trop, ou au contraire étant des fous du travail s’infligeant un rythme inhumain. Pourtant, ces clichés ne viennent là aussi que d’une cause : la méconnaissance du burnout. Finalement, même ces risques me ramenaient à l’importance de la mission que je m’étais fixée !
Donc j’ai persévéré, d’autant plus convaincu que, même si on devait me coller une étiquette, je préférais travailler avec des personnes suffisamment ouvertes d’esprit pour qu’on leur explique ce qu’est le burnout, plutôt qu’avec des personnes prenant peur à la seule mention de ce nom.
Le Journal du Burnout
M’étant récemment mis à la réalisation intensive de vidéos de voyage, la vidéo m’a semblé être le moyen idéal pour partager mon expérience. Quel meilleur moyen en effet pour partager son histoire, son vécu, ses souffrances et ses espoirs ? Quoi de plus vivant que de parler, à cœur ouvert, face à la caméra ?
Je me suis ainsi lancé dans l’écriture d’une vidéo pour expliquer le burnout. Après un mois d’écriture, j’avais noirci 30 pages. Je me suis alors enregistré en train de lire ce script.
Deux heures. C’est le temps que ça m’a pris !
J’ai alors réalisé que le sujet était trop vaste et trop complexe pour le traiter en une unique vidéo. J’ai ainsi découpé mon script en plusieurs parties de 5 à 20 minutes, traitant chacune d’un sujet précis. L’idée du Journal du Burnout était née : une série de vidéos pour parler du burnout, tant à destination des victimes que du grand public.
Puis je me suis suis lancé dans la réalisation de ma première vidéo. Bien que courte, le tournage fut difficile, épuisant. Le montage, ambitieux (notamment à cause de quelques effets), le fut plus encore. Mais au bout d’un mois, j’avais terminé la première vidéo.
La suite
Deux mois se sont écoulés, qui m’ont paru être des années tellement ils furent denses et riches en émotion. Les retours que j’ai reçus sur mes vidéos, surtout, ont été incroyables ! J’ai été submergé de dizaines de messages, de commentaires, de témoignages, qui me sont allés droit au cœur.
Et, petit à petit, je me suis amélioré : la réalisation des vidéos est devenue meilleure, de même que leur qualité technique, le rétablissement aidant, j’ai eu de plus en plus d’énergie, et en gagnant en assurance, la réalisation des vidéos m’a pris de moins en moins d’énergie.
Alors que je finalise la quatrième vidéo, j’ai décidé de faire un premier bilan de ma démarche à travers cet article, et de compléter les vidéos du Journal du Burnout avec différents supports :
- Un site web, JournalDuBurnout.fr, pour compiler les vidéos, les enrichir de brefs articles et les organiser dans différents parcours qui seront amenés à évoluer avec le temps
- Un compte Instagram, pour partager les coulisses des vidéos, et des réflexions complémentaires
- Une page Facebook, pour partager des articles qui me semblent intéressants sur le sujet
Par cette démarche, j’espère simplement être utile. J’espère pouvoir aider des personnes victimes de burnout, leurs proches… Et j’espère sensibiliser sur le burnout, pour mieux faire connaître, faire accepter et éviter cette maladie.
Déjà, plusieurs personnes m’ont dit en quoi mes vidéos les avaient aidées. Il n’y a pas pour moi de plus belle récompense !
Je n’ai pas de plan particulier pour le Journal du Burnout, que je compte continuer tant que j’en aurai le temps, l’énergie et la motivation. Et j’espère continuer longtemps ! Jusqu’à ce que, un jour peut-être, cela devienne superflu ? C’est tout ce que je souhaite !
A bientôt sur le Journal du Burnout :